Après un printemps confiné pendant lequel nous avons préféré ne pas ajouter notre voix à l'abondance de discours et de propositions culturelles, arrive maintenant l'heure de se projeter dans "l'après".

Cet "après", il est bien sûr très difficile de se le représenter tant la situation nous met face à l'inconnu, et tant les errements gouvernementaux ont achevé de fragiliser ce qui pouvait encore l'être. Cependant, nous avons la certitude que notre raison d'être ne va pas disparaitre. L'importance prise par la rhétorique guerrière et ce qu'elle charrie d'obsessions sécuritaires, le poids donné aux experts médiatiques masculins, tout cela fait bien partie de notre legs d'imaginaires sexistes. C'est à cet endroit que nos pratiques artistiques peuvent, nous l'espérons, concourir à laisser plus de place à des politiques du soin, par l'attention portée à nos corps et aux autres.
S'il est évident que l'urgence sanitaire nous met légitimement en retrait, il nous semble fondamental de ne pas cesser de questionner, sur le temps long, nos préconceptions du monde et nos lieux communs. Nous ne pouvons nous résoudre à n'avoir en partage que les hantises qui nous ramènent forcément à des réflexes rétrogrades, et nous croyons que le temps passé ensemble lors d'un spectacle, d'une rencontre ou d'un atelier peut nous emmener ailleurs.
Nous avons donc hâte de vous retrouver, sous une forme ou sous une autre !
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