Au Théâtre au Corps, on espère que l'année qui vient sera pleine de belles réalisations pour vous, au moins autant que cela se profile pour nous. On vous envoie donc nos meilleurs vœux.
En plein temps fort de luttes sociales, il nous semble aussi important de partager avec vous nos doutes, quant aux manières pour nous, en tant que jeune compagnie, de résister à la libéralisation continue de la société, au-delà de nos engagements individuels. Nous sommes en effet pris en permanence dans des régimes de concurrence très forte entre artistes. Manifeste lors du festival d'Avignon auquel nous avons participé avec Happy Mâle en 2019, cette mise en concurrence se manifeste en fait à chaque fois que nous répondons à un appel à projets, par exemple. Il n'est pas aisé, à notre niveau de structuration économique, de ne pas jouer le jeu de ces mécanismes qui nous semblent pourtant destructeurs pour la qualité des propositions artistiques comme pour la santé des personnes qui travaillent dans le spectacle vivant. Comment trouver des espaces et des temps où s'extraire de l'économie de marché, pour mieux lui résister ? Cette question s'est posée massivement à nous cet automne, en faisant le bilan de notre année, et elle continuera à orienter nos réflexions en 2020 et à l'avenir : mutualisation avec d'autres compagnies, lien avec des lieux, temps sur des territoires, recherche d'aides au fonctionnement... Le chantier est vaste, mais il nous tient à coeur.
En attendant, on a hâte d'avoir l'occasion de vous retrouver en 2020 !